Nous avons eu l’occasion de passer un peu de temps en compagnie du X102B, un netbook Asus doté d’un écran tactile tournant sous Windows 8, équipé d’un processeur AMD Temash A4-1200. A l’heure où les processeurs Mullins d’AMD promettent de pointer le bout de leurs nez, nous nous sommes dits qu’il ne serait pas inintéressant de voir ce que cette puce a dans le ventre, afin de se doter d’une base de comparaison pour, justement, préparer d’éventuels futurs tests de produits « motorisés » par des APUs Mullins.

Les APUs Temash sont, pour rappel, destinés aux PC portables à bas coût et aux tablettes, présentant un TDP contenu. L’A4-1200 est cadencé à 1 GHz, dispose de 2 cœurs / 2 threads, d’1 Mo de cache L2, affiche un TDP de 3,9W, supporte le 64-bit et est gravé en 28 nm par TSMC. Un APU qui intègre un circuit graphique Radeon HD 8180 sur architecture GCN avec 128 Shaders, le tout cadencé à 225 MHz, sans Turbo. Compte tenu de tout cela, nous ne nous attendions pas à ce que l’Asus X102B soit un foudre de guerre, puisque le CPU offre des performances de l’ordre de celles du vieil AMD C-60, et le GPU est un peu moins puissant que l’IGP HD Graphics qu’Intel avait intégré à ses processeurs Sandy Bridge. Toutefois, en réalité, nous ne pensions pas que ce petit netbook s’avèrerait être aussi peu réactif à l’usage.

L’APU y est sans doute pour quelque chose, mais n’est pas seul responsable de cette expérience utilisateur globalement décevante, puisqu’il est quand même sensé pouvoir assurer un minimum en bureautique. En effet, le disque dur 320 Go de 2,5’’ à 5400 t/m utilisé est l’autre point faible, avec des débits séquentiels maximaux relevés à 80 et 77 Mo/s en lecture - écriture, des temps d’accès logiquement assez élevés et une lenteur épouvantable sur de petits fichiers. Nous qui nous sommes habitués, même sur certaines machines d’entrée de gamme de type 2-en1, à bénéficier, si ce n’est de la réactivité d’un vrai SSD, de celle de mémoire eMMC, là, on déchante un peu. Ce ne sont pas les 2 Go de DDR3L-1066 qui permettent d’améliorer la situation, ni l’écran tactile proposé, au revêtement brillant. Sa diagonale est de 10,1’’, pour une définition de 1366 x 768 pixels, et sa couche tactile fonctionne de manière conforme à nos attentes. Toutefois, cette dalle TN est loin d’être de bonne qualité. Si l’on passera rapidement sur les angles de visions assez mauvais, et le Delta E moyen de 7,1 qui n’est pour sa part pas si dégueu, c’est la luminosité maximale relevée à 162 cd/m² qui est laisse à désirer, et un point noir trop haut qui pénalise de fait un taux de contraste ridicule de 192:1.

Netbook jusqu'au bout des ongles

Un écran qui n’est, de plus, pas vraiment mis en valeur par le design de ce netbook, avec des bords noirs bien larges. Un design général qui fait effectivement très netbook, mais pas au sens noble du terme (si tant est qu’il en existe un…). Les plastiques utilisés sont assez cheap, le trackpad intégré est petit mais surtout pas super réactif et le clavier chiclet typique de ce genre de machines, sans plus. La connectique n’est pas non plus le fort de ce PC portable. Sur la tranche gauche, on y trouve des sorties vidéo HDMI et VGA, un port USB 3.0, un lecteur de cartes SD, des ouïes d’aération et le connecteur d’alimentation. Ce dernier est d’ailleurs particulièrement mal placé, tout proche du port USB, ce qui empêche d’utiliser une clé de ce côté pendant que l’ordinateur est branché au secteur, alors que les connecteurs USB classiques de type souris par exemple, passent tout juste. Sur la tranche droite, on trouve dans l’ordre un port Kensington, un port Ethernet, deux USB 2.0 et un combo mini Jack.

Revenons un instant sur les performances de ce PC portable, que nous avons évalué avec quelques tests habituels, qui n’ont pas manqué de mettre en relief la faible puissance du X102B. Si côté GPU, les perfs ne sont pas totalement aux abois (2598 points dans 3DMark 06, 6,16 sous CineBench OpenGL), c’est beaucoup plus compliqué pour le CPU qui ne dépasse pas les 826 Kn/s dans Fritz Benchmark, et culmine à 0,38 sous CineBench CPU. Les test pratiques ont été les plus cruels, mais pas forcément pour le testeur qui aura pu se payer une petite sieste au labo sans rien manquer. Il faut dire qu’il ne faut pas être pressé en utilisant ce netbook, qui aura tout de même mis plus de 45 minutes à encoder notre vidéo de référence en High-Profile sous Handbrake, là où une petite Asus T100 fait par exemple le boulot en moins de 12 minutes, et où une Surface Pro 2 avec un Core i5 mobile boucle l’opération en 4 minutes 30. Inutile de dire que la sieste s’est transformée en nuit lorsque Windows a affiché 27 « petites » mises à jour à installer…

Dans ces conditions, nous avons sauté la partie tests jeux 3D, qui n’aurait eu que peu d’intérêt, pour essayer quelques applis téléchargées sur le Windows Store. Dans cet environnement, le tactile regagne de l'intérêt et les applis tournent sans trop de soucis, même si des lenteurs apparaissent dès que l'on commence à vouloir toucher à certains jeux, de manière inégale. Là encore, ce n'est pas très rassurant quant à la pérennité du matériel. Nous avons ensuite réalisé quelques tests d’autonomie. Un domaine dans lequel le X102B se défend pas trop mal avec sa batterie 3 cellules de 33 Wh, qui assure près de 4h d’autonomie en vidéo, tient 2h57 sous BatteryEater et permet grosso modo de travailler 5 heures en bureautique.

Enfin, au niveau du refroidissement, la ventilation au repos est très peu audible et l’on entend davantage le HDD gratter, ce qui s’équilibre un peu en charge, sans que l’on ne puisse réellement qualifier la machine de bruyante. Un PC qui consomme 8,1W au repos sur le bureau Windows, et 14,1W en charge sous OCCT, tandis que la température CPU qui stagne à 56°C au repos se stabilise à 69°C en charge. Sur ce plan, au moins, c’est donc plutôt pas mal. Pour le reste, il ne faut pas attendre grand chose de cette machine qui, lancée au tarif de 299€, se trouve aujourd'hui aux alentours de 229€ (quand on la trouve)...