Test : Mad Catz R.A.T. TE
Test : Mad Catz R.A.T. TE
Jamais deux sans trois, dit-on... Après avoir testé un premier modèle de casque, puis un premier clavier, en provenance du constructeur Mad Catz, voilà que le constructeur nous met de nouveau à l'épreuve, avec sa nouvelle souris R.A.T. Tournament Edition.
Bien que notre collaboration avec Mad Catz ne couvre pour le moment que trois produits gaming, le constructeur est d’ores et déjà en train de se forger au sein de notre rédaction une image contrastée. Une image caractérisée par des produits à la fois très bons ou très innovants sur certains aspects, mais nettement en retrait sur d’autres, et qu’on aura finalement toujours du mal à vous conseiller de manière franche et unanime. C’était par exemple le cas du casque F.R.E.Q. 4D, ou du clavier S.T.R.I.K.E. 3, le premier proposant un système de vibration inédit mais au prix d’un rendu sonore sacrifié, tandis que le second nous gratifiait d’une technologie de touches à membrane aussi efficace qu’agréable à prendre en main, mais associé à une ergonomie générale ou des fonctionnalités limitées.
Notre appareil photo ayant rendu l’âme, les illustrations de l'article proviennent du constructeur
La nouvelle souris RAT TE de la firme (TE pour Tournament Edition) allait-elle suivre le même chemin ? Disons qu’elle était bien partie pour… En effet, de prime abord, ce modèle étonne, et pas forcément dans le meilleur sens du terme, par deux aspects en particulier : sa construction entièrement plastique, et par extension, sa légèreté (90 grammes... A titre de référence, la Naga Hex faisait déjà poids plume avec ses 110 grammes). Deux éléments qui laissent le sentiment d’un produit un peu bas de gamme d’une part, et à la prise en main déroutante d’autre part. A tel point que l’on s’est même demandé si Mad Catz n’aurait pas mieux fait d’alourdir un peu son bébé, histoire de le faire coller un peu plus aux standards de poids auxquels la plupart des joueurs sont habitués.
Un indicateur lumineux sur le côté renseignera sur le profil DPI activé
Pourtant, avec un peu plus de recul, force est de constater que Mad Catz a fait un pari plutôt gagnant sur ce coup, car une fois l’effet de surprise passé, la RAT TE s’est révélé être un modèle de précision, de fluidité, ou de glisse, répondant à la moindre de nos sollicitations avec une célérité tout à fait remarquable. Une réactivité qu’elle doit sans doute tout autant à sa légèreté, qu’à la précision de son capteur laser Philips 8200 DPI, et qui la place sans doute comme une référence sur ces critères. A côté de cela, et malgré une construction très dépouillée, le constructeur n’a pas complétement abandonné son concept de souris personnalisable, la partie arrière du périphérique pouvant ainsi être coulissée vers l’avant ou vers l’arrière, pour coller au mieux à la taille de votre main. Ajoutez à cela des boutons droit et gauche qui offrent un excellent ressenti, une molette reposant sur une rotation pas à pas légère et précise, et un repose-pouce bienvenu, et vous obtenez les bases d’un excellent produit.
Cachez ces traces de doigts, que je ne saurais voir
Evidemment, comme toutes les souris dédiées à la pratique du jeu, la RAT TE embarque quelques boutons supplémentaires, ainsi qu’un système logiciel avancé pour les configurer. De ce point de vue, notre sentiment est plus mitigé, quoi qu'encore globalement positif. Par exemple, le RAT TE peut gérer jusqu’à 3 profils de raccourcis différents, et l’on pourra passer de l’un à l’autre via une commande située à gauche du bouton gauche. Toutefois, une forte pression sera nécessaire pour l’actionner, de même que la symbolique lumineuse pour indiquer le mode actuellement en cours d’utilisation restera impossible à distinguer pour l’utilisateur. Dans le même ordre d’idée, la façade latérale gauche comprendra 3 boutons, et si l’un d’eux est spécialement destiné à la fonction « tir de précision » (le niveau DPI est alors revu à la baisse tant que la pression est maintenue), les 3 resteront configurables à loisir. Sauf que voilà : sur les trois, seuls deux sont vraiment accessibles aisément.
Alors là, évidemment, on ne le voit pas, mais après une semaine d'utilisation, les boutons droit et gauche affichaient chacun une belle auréole disgracieuse
D’autre part, dans le système de programmation des raccourcis, il n’existe pas de fonction « tir de précision ». Pour l’activer ou la désactiver, et libérer le bouton correspondant, il faudra réduire son effet (la réduction du niveau de DPI) au minimum. Même chose pour l’interrupteur DPI qui se trouve devant la molette : il faudra désactiver sa fonction de base, avant de pouvoir le reprogrammer pour d’autres usages. Sans rentrer plus dans les détails, c’est typiquement ce genre de manque en matière d'ergonomie, de bon sens, qui nous avait refroidis lors de notre test de clavier S.T.R.I.K.E. 3… Cela étant dit, l’ensemble reste de bonne facture, et à défaut d’être pratique à configurer, les pilotes de la RAT TE offriront au moins un choix d’options et de réglages très complet : configuration de 4 niveaux de DPI applicable à la volée, modulation des états de veille, ou de la réactivité du capteur, pour économiser la batterie d'un éventuel portable, modification de la prise en charge de la hauteur de dégagement, ou degré de prise en compte des micro-déplacement, rien n'a été oublié.
Les pilotes et le logiciel de gestion de la souris s’installeront indépendamment
Finalement, au-delà de ces quelques désagréments et du plaisir que l’on a eu à la manipuler, deux éléments auront fini de faire pencher la balance vers une note de 4 étoiles, plutôt que 4,5 : la propension du périphérique à garder les traces de doigts… Ceux qui sont adeptes de l’efficacité avant tout n’en auront cure, mais nous concernant, on trouve ça tout de même assez disgracieux. Quant à son prix, 80€, il est un peu élevé par rapport à des produits équivalents peut-être un poil moins efficace, mais faisant montre d’un sens pratique plus marqué.